En décembre, six chiens maltraités étaient saisis au domicile d’un père de famille. Hier, cet homme comparaissait devant le tribunal de Sedan (0. Si les réquisitions sont suivies, il risque de ne plus jamais avoir le droit de posséder un animal.
A aucun moment, le trafic de chiens dénoncé par la rumeur en décembre 2007 n’a été évoqué. En décembre, l'association Lisa permettait de saisir six chiens chez ce Sedanais. Il les nourrissait mal, les soignait mal. Il comparaissait hier devant le tribunal de Sedan.
SI le tribunal suit la plaidoirie de la défense et les réquisitions du parquet dans cette affaire, ce sera une « première dans les Ardennes » : poursuivi pour maltraitance à animaux, le Sedanais, qui comparaissait hier à la barre du tribunal de Sedan pour mauvais traitement à animal, pourrait être interdit d’en posséder définitivement.
Les faits remontent à décembre 2007.
Suite à des plaintes de voisinage qui dénoncent la présence en grand nombre de chiens mal traités dans une maison avenue Gaston-Sauvage, l’association de défense des animaux, la Lisa avec les forces de l’ordre, la direction des services vétérinaires constatent le 12 décembre que six chiens vivent dehors (en plein hiver) dans un jardinet insalubre. Les excréments ne sont pas ramassés, les chiens sont maigres et la chaîne qui retient l’un d’eux est bien trop courte. À l’intérieur, on perçoit d’autres aboiements.
Le lendemain, tous reviennent avec un représentant de la mairie en plus : personne ne répond à la porte. Une chienne rottweiller qui boite devant la maison, est récupérée. Après examen, le vétérinaire constate une blessure mal soignée, un amaigrissement anormal et des problèmes de croissance. Les cinq chiens qui restent seront saisis une dizaine de jours plus tard. Ils ne portent pas de signes de coups, mais sont mal soignés et mal nourris.
l’association Stéphane Lamart,la société nationale pour la défense des animaux(SNDA) ainsi que l'association Lisa ont porté plainte contre le propriétaire.
« J’adore les bêtes », assure-t-il à la barre, « depuis qu’on a pris mes chiens, je pleure tous les jours, je me drogue aux cachets, je suis suivi à Bélair ». Un attachement dont doute maître Grillon, avocat de la Lisa et de Stéphane Lamart notamment : « En dix mois, il n’a pas pris une seule fois des nouvelles de ses bêtes. »
Et de relever d’autres infractions que la maltraitance :
« Le rottweiller, chien de deuxième catégorie n’a pas été déclaré en mairie.
Et une personne ayant un casier judiciaire n’a pas le droit de détenir ce type de chien. » Or, le prévenu a été condamné pour violences en 2004.
Pour l’avocat de la SPA, Maître Delgenes, « il faut lui retirer ses chiens car il n’a pas les moyens de s’en occuper. » En effet, l’homme vit de l’allocation d’aide aux handicapés et des allocations familiales - il a huit enfants.
Maîtres Grillon et Delgenès sont d’accord sur un point : il faut ordonner la confiscation et la remise définitive des chiens à la SPA et à la Lisa. Et maître Grillon va plus loin : confisquer tous les chiens (ceux qui pourraient être encore dans la famille malgré les dénégations de l’homme) et lui interdire définitivement d’en posséder.
En outre, il demande un remboursement de 723 € de frais vétérinaires, 1.000 € à chaque association pour le préjudice moral et encore trois fois 1.000 € pour les frais de justice. Le parquet l’a suivi sur le terrain de la confiscation et de l’interdiction mais se contentera d’une peine amende de 750€ avec sursis.
Le tribunal rendra son verdict le 19 novembre prochain.
Journal L'Union
Nathalie Diot
http://www.associationstephanelamart.com/index.php?n=291
Sam 15 Nov - 19:57